SCORE-USAGE, l’indice d’adoption ou de rejet d’une fonctionnalité en 10 questions simples

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SCORE-USAGE, l’indice d’adoption ou de rejet d’une fonctionnalité en 10 questions simples

L’article « SOS – Rattrapage de projets CRM enlisés » explique comment réussir le lancement d’un outil CRM qui est un défi technique et humain. Mais même bien lancé, un outil CRM s’émousse et le « bon » usage au quotidien, et surtout l’adoption des évolutions par les utilisateurs n’est jamais acquis.

Ceci est particulièrement sensible, au fil du temps, quand succèdent aux premières fonctions de base, « Must-have », des fonctions « Should-have » ou « Nice-to-have » moins indispensables.

Le lancement de nouvelles fonctionnalités constitue donc autant de mini-projets à risque. Et quand une nouvelle fonction « ne prend pas » auprès des utilisateurs, la tentation est forte de baisser les bras et de jeter la nouvelle fonction avec l’eau du bain, en concluant que « Bon… C’était sans doute une mauvaise idée ». D’autant qu’une deuxième tentative de lancement est encore plus risquée car on n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression.

Les 10 critères objectifs ci-dessous de rejet ou d’adoption d’une nouvelle fonctionnalité permettent d’anticiper rationnellement les risques de rejet. Ces critères sont facilement mémorisables par leurs initiales qui compose le mot

S.C.O.R.E. U.S.A.G.E. ©

Chaque critère s’évalue sur une échelle de 4 valeurs pour éviter le non-choix intermédiaire :
😡😡Risque élevé / 😨Plutôt risqué / 🙂Plutôt pas risqué / 🟢🟢Aucun risque

La note/10 résultante indiquera avec une bonne probabilité si la nouvelle fonction sera délaissée ou adoptée. Vous avez un doute ? Faites le test de façon rétroactive sur l’un des chantiers d’évolution de votre projet CRM.  Vous retrouverez immanquablement l’une des difficultés rencontrées.

On parle bien sûr de critères nécessaires mais non suffisants pour réussir le lancement. Les prérequis de base sont supposés acquis : la fonction marche bien et une formation adaptée, dispensée par un chef de projet expérimenté. Sinon, inutile de faire une analyse du risque de rejet, le passeport pour l’échec est déjà tamponné.

L’exercice est instructif mais parfois douloureux. L’enthousiasme et l’impatience suscités par le lancement d’une nouvelle fonction « super sympa » n’incite pas à en anticiper objectivement les défauts ou les risques. Quelques causes de rejet ci-dessous semblent évidentes (mauvaise ergonomie, contexte défavorable), certaines sont plus inattendues.

Synergie avec une autre fonction : Cette fonction est-elle seule, isolée ou marche-t-elle en synergie avec une autre fonction ?
Une fonction isolée à plus de chance d’être oubliée ou négligée. Exemple le lien LinkedIn en bas d’une fiche contact sera plus utilisée si une fonction identique est mise en place sur la fiche compte. Le mieux serait de lier les 2 fonctions. Exemple, rendre obligatoire le secteur d’activité d’un compte si une première opportunité de ce compte atteint une certaine étape. La fonction bénéficiaire étant toujours celle qui alimente les autres.  

Contexte général : Est-ce le bon moment pour lancer cette nouvelle fonctionnalité ?
Même si tous les autres critères sont au vert, n’a-t-on pas intérêt, à viser une période encore plus favorable ? Soit pour laisser aux utilisateurs le temps de digérer une évolution précédente. Soit au contraire pour lier ce lancement à une autre fonction ? Par exemple pour faire passer une fonction moins sexy et optimiser le temps de formation pour les utilisateurs. Le passage de l’interface Classic à Lightning qui ne change guère les fonctionnalités a ainsi souvent été associée à une évolution fonctionnelle plus majeure.

Obligation d’usage : Cette fonction est-elle PPO  (en langage militaire Point de Passage Obligé) au sens de « Incontournable » ?
On ne parle pas ici d’obligation managériale ou technique qui résulterait d’un ordre ou d’une contrainte pour tordre le bras de l’utilisateur (et dont l’usage serait donc un constat d’échec). Mais d’une simple question logique : « même si le résultat de cette fonction va bien dans mon intérêt ou celui du groupe, puis-je obtenir le même résultat AUTREMENT ? ».

Reconnaissance à l’usage : L’utilisation de cette fonction est-elle reconnue et attribuée à son utilisateur et contribue-t-elle ainsi à sa bonne image ?
Critère trivial, c’est pourtant l’un des ressorts principaux de la motivation, et un critère essentiel de la pyramide de Maslow. Exemple typique, le compte rendu de visite en clientèle. Si on le signe et le partage sur un groupe de discussion collaboratif, la rédaction d’un bon compte-rendu de visite contribue à la bonne image de son auteur. A l’inverse, le remplissage d’un champ même très important au sein d’une fiche client paraitra moins intéressante si personne ne peut identifier que j’en suis l’auteur. Une solution simple consistera alors à tracer l’auteur de la contribution pour lui en attribuer la reconnaissance. Voire à gamifier le remplissage de ce champ sous la forme d’un palmarès.

Ergonomie : Le critère à la fois le plus évident à citer mais le plus difficile à appréhender.
C’est le test, et encore le test, avec de VRAIS utilisateurs et manipulations d’un volume SIGNIFICATIF de données REELLES qui révèle souvent les erreurs d’ergonomie et les fausses bonnes idées. Même si le nombre de clics par opération unitaire est un bon indicateur, la meilleure ergonomie n’est pas toujours la plus simple. Sinon, on abuserait de la case à cocher. L’article « Comment ruiner son outil avec quelques champs trop simplistes » illustre bien cela.

Intérêt Unitaire : L’utilisateur voit-il un intérêt évident pour lui-même ?
En quoi cette nouvelle fonction va-t-elle modifier son expérience personnelle au point de lui donner envie de l’utiliser ? La saisie de ses tâches quotidiennes, a fortiori individuelles, relève par exemple typiquement de ce critère.

Stabilité de la fonction : la fonction nécessite-t-elle une maintenance pour que ses bénéfices perdurent.
Pour reprendre le critère ci-dessus, les informations sur les intérêts / produits des clients vont évoluer et entrainer une péremption des données et une méfiance grandissante des utilisateurs qui les éloignera de l’outil. La fonction est-elle équipée d’un outil qui permettra d’en évaluer la fraicheur et/ou incitera à leur mise à jour ?  

Apparence : La fonction est-elle bien apparente et visible ?
Même une fonctionnalité épatante et qui coche tous les autres critères sera un jour oubliée si elle est trop discrète, en bas de l’écran. Surtout si son usage n’est pas incontournable. Le lien automatique vers la fiche LinkedIn du contact méritera ainsi de figure plutôt en bonne place sur la fiche contact et si possible avec un lien-clic visible comme logo LinkedIn.

Intérêt pour le Groupe : La fonction bénéficie-t-elle de façon incontestable à toute l’organisation (versus usage individuel).
C’est l’essence même des informations partagées saisies dans un outil collectif comme le CRM. Un indice typique de ce critère serait : dans quelle mesure les données saisies seront-elles utiles pour les autres si la personne change de poste ou d’entreprise. Une fonction de gestion ses tâches individuelles aura un score médiocre sur ce critère collectif. Il sera élevé pour les données des fiches clients.

Utilisable d’Emblée : la fonction est-elle d’emblée bénéfique ?
Son effet est-il visible d’emblée ou faut-il capitaliser d’abord une masse critique minimum d’information pour qu’elle devienne exploitable ? Exemple : un lien automatique direct permettant d’accéder d’un clic à la fiche LinkedIn d’un client est utilisable d’Emblée, dès la première fiche consultée. Au contraire, un questionnaire manuel recensant les intérêts individuels de chaque client versus les diverses gammes de produits ne produira des résultats de requêtes exploitables que si une masse significative de questionnaires est réalisée. Un encouragement à la saisie, pendant les premières semaines sera donc nécessaire.  

Voici à titre d’exemple la fiche d’analyse du risque de rejet d’une fonction formulaire d’interviews auprès des prospects et clients pour cocher leur intérêts pour les diverses gammes de produits :

Exemple d'une analyse S.C.O.R.E.U.S.A.G.E. sur une nouvelle fonction CRM

La fiche ci-dessus est facilement réalisable, en moins d’une heure, dans l’outil Salesforce lui-même. A l’aide d’un simple objet custom.

La seconde partie de l’article décrira les outils simples pour parer à chacun des 10 risques listés ci-dessus.

Les équipes qui disposent de Salesforce ont la chance d’être dotées de la Rolls-Royce des CRM. Les «commerciaux hésitants» doivent donc sortir de leur zone d’hésitation.

C’est l’histoire d’un utilisateur qui avait oublié de se servir de la fonction la plus utile de son CRM…

Situation surprenante, surtout quand on sait qu’il s’agit d’une fonction gratuite, intuitive et intégrée en standard dans toutes les éditions de Salesforce. Pourtant, cette histoire se répète chaque jour.

Un indice ? Quel est l’outil que nous ouvrons en premier le matin et fermons en dernier le soir ?
Ce n’est pas le CRM… mais bien sa messagerie ! Le Tutoriel ci-dessous (5min), à partager sans modération, le montre bien à travers l’exemple, d’une demande client.

Démo de la Passerelle CRM – Messagerie de Salesforce

Que ce soit Outlook ou Gmail, ces outils gèrent les mêmes fiches que le CRM : Contacts, Mails, Rendez-vous et Tâches. On pourrait même se demander pourquoi conserver une messagerie quand on a un CRM (*). La synchronisation de ces deux outils est donc la base de la productivité commerciale. Un CRM qui ne permet pas cet échange ne mérite même pas ce nom.

Salesforce a des défauts, mais certainement plus celui-là. D’abord approximative, son intégration avec Outlook et Gmail est aujourd’hui un modèle d’efficacité et d’ergonomie. Elle offre déjà des effets « Waouh » et l’intelligence artificielle va en décupler la puissance.

Faites le test sur votre équipe ou parmi vos collègues et vous serez surpris du taux de non ou de faible utilisation de cette fonction.
Alors, pourquoi peut-elle être négligée, voire oubliée par une partie significative des utilisateurs Salesforce ? Pour le comprendre, nous avons passé cette fonction au test du SCORE-USAGE® qui mesure, sur 10 indices objectifs, le risque d’abandon d’une fonctionnalité.

Diagnostic : Parmi les 10 indices, les plus « à risque » sont les indices suivants : S, O et A. :

💣 Synergie : Aucune lien direct avec une autre fonction spécifique,
💣 Obligation : la passerelle n’est pas un « PPO » (Point de Passage Obligé) puisqu’on pourrait faire à la main, certes laborieusement, ce qu’elle fait en quelques clics,
💣 Apparence : La fonction n’est même pas présente dans Salesforce. Et l’admin devrait aller sur les postes de chacun pour s’assurer qu’elle est toujours présente et activée. Elle est donc propice à l’oubli.
💣 Le « I » de Intérêt pour le groupe est également à risque puisque la fonction profite surtout à son utilisateur et que l’impact collectif résultant négatif (mauvais remplissage du CRM) n’est qu’indirect.

L’équipe Skama est experte pour relancer les projets CRM enlisés. Nous redonnons confiance aux équipes qui ne croient plus dans leur CRM. Pour cela, nous nous appuyons sur l’optimisation des fonctionnalités essentielles, utilisées au quotidien, comme la synchronisation avec la messagerie (**). Nous avons mis au point des indicateurs qui permettent d’en scruter la bonne utilisation.

(*) Pourquoi conserver une messagerie quand on a un CRM ? Tout simplement parce qu’un CRM, bien qu’il puisse envoyer des e-mails et historiser les plus importants, ne peut pas en recevoir. Comme on ne maitrise pas toujours les mails qui arrivent et que le CRM est un outil partagé, si un CRM recevait tous les mails de tous ses utilisateurs, il deviendrait vite une poubelle ingérable. Une messagerie individuelle reste nécessaire pour recevoir tous les e-mails, puis historiser dans le CRM uniquement ceux qui sont pertinents – soit moins d’un sur dix en moyenne.

(**) Cette fonction est appelée LFO = Lightning for Outlook ou Ligthning for Gmail dans le catalogue de l’éditeur Salesforce. Il existe des options (payantes) plus sophistiquées comme « EAC » = Einstein Activity Capture ou bien l’option INBOX. Mais tout ce qui est présenté dans la démo ci-dessus est réalisée avec la fonction de base GRATUITE, disponible en standard dans toutes les éditions Salesforce.

Quel « logiciel Marketing » utiliser avec le CRM Salesforce ?

Salesforce est devenu le CRM leader avec un positionnement basé sur 3 piliers fonctionnels historiques : Marketing, Vente, Service (SAV) dont la définition sommaire se résumait ainsi :

  1. Le Marketing trouve les prospects. Et jadis, c’était simple : une campagne marketing = un mailing. Cela va désormais beaucoup plus loin. L’envoi d’un mailing lui-même est devenu un métier à part entière, complexe. Et des fonctions complémentaires sophistiquées sont apparues pour mieux identifier les prospects, les « nurturer », les transformer, les scorer, leur proposer du « Content », scruter leur comportement de navigation sur les sites web ou les réseaux sociaux, les fidéliser, etc.
    La fin annoncée des cookies bride progressivement le tracking fin et donc le marketing automation. C’est donc surtout la composante historique « mailing » que nous allons détailler ci-dessous. Elle-même de plus en plus réglementée.

Limite de l’exercice : nous allons comparer des solutions plutôt «Mailing» à des outils qui vont bien plus loin et notamment jusqu’au Marketing automation évolué. Par exemple, orchestrer des relances automatiques par mail, suite à des comportements lors de visites du site web.

  • La vente. C’est le point fort historique de Salesforce. On y trouve les fonctions essentielles : opportunités, catalogues de produits X Prix, devis, territoire, prévisions, etc. Nous ne détaillerons pas ce domaine, ni le suivant, sauf sur quelques points liés au Marketing
  • Le Support, Customer Service (SAV) dans lequel on trouver les tickets (requêtes), les solutions, l’escalade des SLA, etc.  

Le tableau ci-dessous résume quelques points forts de 6 solutions marketing réparties en 3 groupes, de la plus simple à la plus sophistiquées, en lien avec Salesforce :

  1. Le Module campagnes Standard de Salesforce : Fonction native (donc « gratuite » pour les clients Salesforce) limitée et rustique mais commode.

Principal avantage, PAS d’intégration. Le module Campagne Salesforce est le seul outil Marketing bâti nativement dans Salesforce qui utilise donc la même base que le CRM Salesforce. Il permet par exemple de cibler d’emblée des destinataires en s’appuyant sur tous les critères de la base (ceux dont l’entreprise à déjà acheté chez nous, où qu’on n’a pas rappelé depuis 3 mois par exemple, etc.). De même, en retour, l’outil coche directement les ouvertures ou les contacts en Bounced, sans besoin d’import-export et permet de suivre le ROI des campagnes en lien avec les opportunités générées.

Côté mailing, voici les principales limites (*) :

  1. Limite de 5000 mails par jour soit un peu plus de 1,5 millions /an.
  2. L’éditeur html de Salesforce est limité à des mails simples et sobres : images, mise en forme basiques.
  3. L’outil reporte automatiquement dans les fiches contacts les Bounced (avec dates et motifs) mais pas les Optouts.  Un paramétrage assez simple suffit néamoins pour pallier l’absence de ce report automatique.
  4. Enfin, l’outil ne permet que de détecter l’ouverture des mails mais pas de suivre les divers clics au sein du texte

On reste donc, en théorie, loin d’un outil de marketing automation sophistiquée. Mais l’outil conviendra donc d’emblée à des utilisateurs B-toB qui disposent d’une équipe marketing limitée qui n’a pas le temps ou pas le besoin d’aller jusqu’au Marketing automation.

Cet outil constitue donc une excellente méthode pour débuter dans le métier du marketing. Il permet de suivre des campagnes d’organisation d’événements avec gestion des statuts de membres de campagnes assez ergonomique.  Ce module standard gratuit est donc sans doute le meilleur chemin d’apprentissage avant de passer aux autres outils ci-dessous.

(*) Mais avant de découvrir les autres outils, voyons pourquoi et comment contourner ces limites

Le volume de mails/jour n’est pas augmentable. Il faut donc étaler dans temps les envois. Si votre base compte 20.000 clients, l’envoi de votre newsletter prendra 4 jours. En B-to-B la limite n’est guère pénalisante. Mais pour des envois importants (B-to-C) et urgents, c’est ennuyeux.

Les autres limites sont également contournables.

La limite (2), la « rusticité » de l’éditeur html intégré, a désormais sauté puisque, Salesforce intègre maintenant un éditeur html graphique moderne et puissant, activable à l’aide d’une simple modification de paramétrage. Cet éditeur WYSIWYG est disponible gratuitement dans toutes les éditions de Salesforce. (il faut juste créer une autorisation spécifique, ce qui prend environ 1 minute).

Ensuite, point(4), les campagnes Salesforce standard ne gèrent pas nativement les reports automatiques d’Optout ni les suivis de clics au sein des mailings. Heureusement, la boite à outils des workflows Salesforce est si puissante que ces deux fonctions importantes sont automatisables à l’aide de paramétrages assez simples.

Il est aussi désormais possible de suive le déroulement des campagnes depuis les licences Force, six fois moins chères que les licences Salesforce (qui n’accèdent pourtant pas à la fonction campagne en théorie), etc.

Pourquoi la détection est « cliqueurs » suite à un mail est si importante pour passer du simple mailing au « marketing automation » :

Prenons l’hypothèse suivante d’une campagne Marketing banale : Envoi d’un mailing à certains prospects bien qualifiés de votre base CRM. Ce mailing propose via un lien, la lecture d’un article qui se termine par un bouton Call-to-action (par exemple de chargement d’un livre blanc).

Marketing de Papa versus… Marketing Automation moderne

Typiquement :

  1. A partir d’une base client de, disons, 50000 contacts, Vous sélectionnez une population de 5000 destinataires bien qualifiés selon divers critères (fonction, secteur d’activité, etc.), à qui vous envoyez le mailing,
  2. Parmi ces 5000 « ciblés », 4900 mails parviennent à leurs destinataires (-100 qui reviennent en bounced) et au passage, on en a aussi 50 qui reviennent en OPTOUT,
  3. Parmi les 4900 mails reçus, supposons que 3000 soient ouverts suite à un bon ciblage.
  4. Parmi les 3000 mails ouverts, 100 destinataires cliquent sur le lien qui mène a l’article avec le Call-to-action. Les 2900 autres ne cliquent pas.
  5. Parmi les 100 personnes qui lisent l’article, 10 cliquent sur le bouton Call-to-action et téléchargent le livre blanc.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : La population qui nous intéresse, c’est la population des 90 cliqueurs. Pourquoi ?

La majorité des non-ouverts, ou des « détectés » ouverts (la détection des ouvertures présente une petite marge d’erreur), qui n’ont pas cliqué vers l’article, ont manifesté leur faible intérêt. Même en limitant aux ouvertures détectées, rappeler 3000 prospects consommerait beaucoup d’énergie en téléprospection. On se contentera de leur envoyer un 2ème mail.

Les 10 qui se sont inscrits au téléchargement ne posent pas souci non plus. Ils sont connus puisqu’ils fournissent par exemple leur adresse mail.

Entre les deux populations ci-dessus, rappeler les 90 « cliqueurs », si l’on peut les repérer, est la meilleure façon de cibler ses efforts. D’où l’importance de ce suivi. Il est heureusement possible, même avec les campagnes Salesforce natives au prix d’un simple paramétrage.

Les autres fonctions de marketing automation plus sophistiquées (testing ABC, mails dynamiques, workflows complexes de relances, etc.) sont plutôt réservés aux outils ci-dessous.

2. Outils indépendants et peu onéreux de mass-mailing… qui se sophistiquent vers le marketing automation

Parmi les très nombreux outils de cette catégorie, (Sarbacane, Mail-Jet, Captain mail, etc. ) retenons MailChimp, SendInBlue et Active Trail qui proposent des versions « gratuites » (avec nombre de contacts et de mails limités) à des versions à quelques  milliers d’euros / an selon volume et fonctionnalités. D’autres acteurs intéressants existent comme Inxmail.

Ces outils sont historiquement des mass-mailers low-costs, utilisés par des milliers de PME. Mais ils ont progressivement intégré des fonctions qui les rapprochent beaucoup des outils de marketing automation les plus puissants.  

Ils sont ergonomiques et disposent d’éditeurs HTML puissants et conviviaux. Et proposent des passerelles avec Salesforce, gratuites ou payantes, disponibles ou pas dans l’Appexchange.

Le cas particulier de SendInBlue mériterait un post  spécifique. Seul acteur d’origine française de ce comparatif, cet éditeur a récemment décidé, à l’instar de HubSpot, de se positionner comme un outil CRM concurrent de Salesforce. Repositionnement identique mais encore plus … audacieux, que pour HubSpot vu les parts de marchés respectives hors segment TPE/PME. Pour couvrir le CRM ses fonctionnalités « vente » et SAV restent à découvrir, mais SendInBlue garde une belle couverture fonctionnelle en Marketing.
Concomitamment ou en conséquence de ce repositionnement (?) la passerelle Salesforce <=> SendInBlue a été retirée de l’appexchange en juin 2021. L’éditeur suggère de passer désormais par un ETL comme Zapier.  A suivre…

Créé en 2004, avec une équipe implantée en France, Active Trail, est, livré avec une passerelle plutôt facile à installer avec Salesforce (*). L’outil est ergonomique, particulièrement dans les fonctions évoluées comme la fabrication de scénarios de marketing intelligents. Pour le mailing, la tarification se fait en fonction du nombre de contacts synchronisés avec Salesforce et/ou du nombre de mails ou SMS expédiés.

(*) à condition toutefois de disposer d’une version avec API soit la licence Force ou Licence Salesforce à partir de EE. L’utilisation de Zapier est également possible.

3. Les « Rolls-Royces » du Marketing automation

Comme pour Salesforce dans le domaine du CRM, ce sont des outils Marketing rassurants sur au moins un point : « Si l’on n’arrive pas à son objectif avec ces outils, c’est que probablement aucun autre outil ne l’aurait permis… ».
Leur tarif d’entrée est de quelques dizaines de milliers d’euros/an.

  • PARDOT. Puissant outil de Marketing automation B-to-B, Pardot est une des entreprises intégrées par Salesforce (avec Xtarget, devenu Marketing Cloud côté B-to-C). Bien intégré à Salesforce, mais sur une base séparée, Pardot coche toutes les cases du tableau jusqu’aux automatismes les plus sophistiqués. C’est un outil structurant qui transformera l’entreprise qui l’adopte. Son déploiement puis son animation quotidienne nécessitent des ressources et des compétences qui le réserve à des entreprises dotées d’une équipe Marketing expérimentée ou qui sont prêtes à sous-traiter l’animation de l’outil à des experts.
  • HUBSPOT. Hubspot est l’outil de Marketing automation B-to-B rival historique de Pardot. De fonctionnalité, puissance, tarif et niveau d’ergonomie assez similaires.  Hubspot est (encore ?) bien intégré à Salesforce. Certains s’attendait à ce qu’il soit l’acteur racheté par Salesforce mais cela ne s’est pas fait. HUBSPOT a donc récemment complété son point fort historique Marketing par des fonctions ventes (cheminement inverse de Salesforce) pour se positionner comme un concurrent frontal du leader du CRM.

Bonne année et bonnes résolutions 2025 pour votre projet CRM !

Votre Stratégie CRM pour la nouvelle année se joue au Scrabble, en une minute et en musique avec Mozart…

Et comme une nouvelle année est aussi l’occasion de bonnes résolutions… Par exemple, utiliser son CRM pour l’envoi de ses propres vœux plutôt que de sous traiter,… Skama vous invite à une formation gratuite sur les Campagnes Marketing Salesforce.

Si votre projet Salesforce « roule » déjà bien et s’agrandit régulièrement de nouvelles fonctions, vous vous interrogez sans doute sur les chances d’adoption ou les risques de rejet des utilisateurs. L’indice « SCORE-USAGE » en 10 questions simples détaillées sur ce lien vous permettra d’évaluer précisément ce risque. Et de choisir le bon moment et les bonnes pratiques pour optimiser l’appropriation de l’outil.

Enfin, pour tirer le meilleur parti de vos licences, venez assister à l’une de nos formations gratuites sur les fondamentaux Salesforce.

Rattrapage de projets CRM en difficulté…

Picto Bouée

Le fondateur de Skama est un ancien officier de la BSPP (Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris) …

Coïncidence sans doute. Mais Skama est de plus en plus souvent appelé « en pompier » pour du sauvetage de projets CRM en mode SOS… 

Tentons de mesurer cette observation, de préciser quelques critères ou symptômes précurseurs de « plantage », de suggérer quelques causes possibles et des solutions.

Mais pas d’affolement ! Si vous lisez cet article, c’est que vous êtes déjà conscient que réussir un projet CRM est loin d’être une évidence. Ce pragmatisme vous met d’emblée à l’abri de certains risques.

L’arbre peut cacher la forêt. Validons la mesure…

La définition d’un projet CRM « planté » varie. Il s’agit d’un sujet sensible. “If you can’t measure it… Forget it” disent les consultants.  Nous avons donc équipé la fiche des projets qui nous ont été présentés les 48 derniers mois, d’un champ de sélection « Motivation du projet » :

  • Premier équipement CRM
  • Remplacement d’un outil CRM vétuste (souvent un développement interne…)
  • Nouveau Palier Fonctionnel (Après la Vente, ajout du Marketing, ou du SAV, etc.)
  • Rattrapage projet CRM en difficulté

Le résultat en % plafonné est clair sur les quelques dizaines de projets débutés sur la période 2018/2019 versus  2021/2022. Ce qui a le plus augmenté (X3), c’est le nombre de projets en difficulté.

Bien sûr, le nombre de « Premier équipement CRM » qui voisinait les 100% en début de siècle diminue mathématiquement. Et si une équipe montre son savoir-faire dans ce domaine, des projets similaires vont logiquement affluer, etc. Mais même compte tenu de ces biais, l’augmentation du nombre de projets en difficulté paraît disproportionnée. 

Comment repérer un projet CRM déjà ou en train de se « planter » ?

Un cas fréquent est le projet « enterré vivant« . On est parti avec de grandes ambitions puis, le projet CRM s’est rabougri à quelques fonctionnalités alibi dérisoires. Exemple, on utilise juste les fiches contacts du CRM, comme un carnet d’adresses. Fonction pour laquelle Outlook aurait suffi. Les autres fiches de base comme « activités » ou « opportunités » ne sont utilisées qu’exceptionnellement. Le système reste connecté par habitude. Ou juste par l’utilisation de quelques fonctions « PPO » (Point de Passage obligé). Mais l’on découvre un jour que les dernières connexions datent de plusieurs semaines.

Idée 💡 – L’indicateur de la pyramide d’activités : la proportion d’activités consignées, notamment les consignation d’appels, versus le nombre de comptes / contacts est un bon indicateur de la santé d’un outil CRM. Le raisonnement est simple. Supposons qu’une entreprise dispose de 1000 comptes prospects, et qu’elle connait, disons, 2 ou 3 contacts dans chaque compte, qui sont appelés 2 ou 3 fois par an par ses commerciaux. L’outil CRM devrait contenir logiquement une pyramide de 1000 comptes, 2500 contacts, et environ 5000 consignation d’appels. Allez vérifier votre pyramide dans votre CRM et vous verrez le souci… en forme de losange.

Autre cas, le « chantier novateur abandonné« . le projet se passe globalement bien mais une nouvelle fonctionnalité ou un palier pourtant innovant reste inutilisé. Cela se rencontre par exemple pour des fonctionnalités, si sophistiquées par rapport aux besoins, que l’équipe n’arrive pas à suivre. Exemple, la brique « Marketing Automation » devenue un métier si pointu, pas seulement en mise en place mais aussi en animation, qu’on en sous-estime souvent la complexité. Et qui en fait le module au plus fort taux d’abandon. Heureusement, il existe désormais des outils précis, comme le SCORE-USAGE, pour mesurer le risque de rejet d’une nouvelle fonctionnalité

Ou bien le syndrome du « village gaulois« . Quelques services pilotes se sont si bien approprié l’outil que les autres équipes ne l’utilisent guère et continuent d’alimenter les outils antérieurs. Ou pire, ont fini par acheter d’autres outils.

On a vu aussi des « projets procrastinatifs » jamais vraiment lancés. Par peur de l’obstacle, on décale sans cesse le Go-live ou la généralisation… Cachant la crainte du rejet sous des prétextes divers tels que la « base client n’est pas encore 100% importée ou pas 100% propre ». Comme si elle allait l’être un jour…
Un autre prétexte pour ne se pas se jeter à l’eau est souvent « il manque telle ou telle fonctionnalité » présentée évidemment comme essentielle. Vous savez, c’est la fameuse fonctionnalité « Mais-c’est-justement-pour-cette-fonction-qu’on-a-lancé-ce-projet ».

Parfois, le projet n’est pas vraiment planté mais devient un « outil émoussé« . Lincoln disait « Si j’avais une heure pour couper un arbre, je passerai la première demi-heure à affuter ma hache ». Et bien, comme une lame, un outil CRM doit être régulièrement aiguisé sinon il s’émousse insensiblement jusqu’à devenir inutilisable. Le savoir-faire s’est perdu… Suite à la rotation des équipes, on oublie le bon fonctionnement d’une fonction, jusqu’à oublier son existence même[1].

De multiples indices montrent qu’il est de moins en moins (bien) utilisé. Cela se repère sur la formation et donc l’utilisation qui se délite. Paradoxe, les premiers utilisateurs ont eu le droit à des heures de formations intensives, soigneusement préparées et évaluées, par un formateur expert. Plus tard, alors même que le périmètre fonctionnel a augmenté, les derniers arrivants (qui arrivent certes au compte goutte) sont formés en quelques minutes sur un coin de table avec la recommandation d’aller « demander aux collègues en cas de difficultés ».

Alors quelles raisons à ces échecs ?

Vu la coïncidence des dates, une première idée d’explication serait celle du … COVID ! Fausse piste, la courbe était sensiblement la même sur les deux années précédentes, avant-COVID. Et de l’avis de la plupart des chefs de projets, les équipes ont vite appris à travailler à distance, aussi bien qu’en présentiel. La période COVID s’est même révélée propice aux projets CRM. En période de home-office, les utilisateurs sont motivés par l’évidence du besoin d’une dématérialisation des outils. Et ils ont souvent disposé d’une plus grande disponibilité suite à l’arrêt d’autres projets.
Dans le temps long (10, 15 ans…) en revanche, on peut supposer que les projets les plus évidents avec des demandes faciles et les équipes motivées, ont été signés en premier et que d’année en année, les projets deviennent plus rares et complexes.

Les causes sont donc diverses et parfois multiples. Mais elles ont l’humain en point commun : la réussite d’un projet CRM est une alchimie qui associe les bons acteurs, au bon moment, avec les bonnes compétences et les bons outils. Et dans l’affolement, la question du « qu’est-ce qui a cloché ? » dérive d’ailleurs souvent vers « c’est la faute de qui ? ». 

Creusons.  Un projet CRM = un outil CRM acheté à un éditeur et déployé par un intégrateur ou par le client lui-même.

Alors faut-il incriminer l’outil CRM, l’intégrateur ou l’équipe interne ?

Les situations sont toutes différentes mais un constat s’impose : L’outil est constant. Les équipes, non.

On peut donc écarter une piste. Si l’outil choisi est de qualité et fonctionne déjà bien dans de nombreuses organisations similaires (comme le CRM Salesforce), Le produit n’est a priori pas en cause[2].

Certes, le souci est parfois « technique » (mauvaise architecture ou modélisation initiale par exemple). Mais même dans ce cas, on en revient à l’humain.

L’outil n’est parfois pas seulement mal paramétré mais littéralement saccagé par un soi-disant administrateur en fait débutant ou incompétent. Interne ou externe.

Ce « pseudo administrateur » peut venir de l’entreprise elle-même. Par économie souvent, on nomme comme admin CRM un salarié bidouilleur. Le résultat est d’autant plus catastrophique que cet employé est a priori « légitime », un membre de l’IT par exemple qui pourra briller par des aménagements fumeux auxquels personne ne comprend grand chose mais « on lui fait confiance ». Son incompétence métier est masquée plus longtemps et les dégâts seront d’autant plus importants. ce syndrome est décrit ici : Je n’ai pas besoin d’aide, je vais d’abord découvrir Salesforce par moi-même…

Le danger d’incompétence peut hélas aussi venir d’un intégrateur. Le consultant pressenti varie selon le planning ou les disponibilités. Le super consultant expérimenté et au palmarès impressionnant, qui a vendu la mission doit parfois, au dernier moment, pas de chance, être remplacé par un jeune certifié. Et là, même avec une super méthodologie dans son cartable neuf, le consultant en culotte courte aura un peu de difficulté à challenger les demandes.

Certains intégrateurs CRM se vantent de voir leurs effectifs exploser, avec une croissance à 2 ou 3 chiffres ! Dans le conseil, cela doit-il rassurer ou … inquiéter ? Un consultant expérimenté n’est hélas pas un produit que l’on peut cloner. Difficile donc d’augmenter simultanément sa taille et la sélectivité du recrutement. La croissance du marché CRM est d’ailleurs un tel Eldorado qu’elle pousse des initiatives publiques de « reclassement en masse » pour former en quelques semaines des wagons de jeunes admins CRM.

Au crédit de l’intégrateur d’ailleurs, et pour ce qui est de l’inexpérience, le client fait parfois le même coup avec le choix du chef de projet interne et remplace au dernier moment le chef de projet chevronné qui connait bien la maison par une ressource plus débutante, moins chère, et surtout plus disponible.

Le syndrome du passager-pilote

La banalisation de l’usage d’un produit leader comme Salesforce alimente la confusion. Comme pour Excel ou Word, il est désormais rare, dans une force de vente, de ne pas trouver au moins un commercial qui a déjà utilisé Salesforce dans une vie antérieure. Et qui se retrouve « chef-de-projet-interne-tout-désigné ».  S’il connaît bien la maison, et qu’on lui adjoint un vrai expert CRM ; l’essentiel est sauf. S’il n’est pas très expérimenté et surtout s’il veut faire « tout seul », le passeport vers l’échec est tamponné.

Le chef de projet CRM Saint Georges et le Dragon

Ne confondons pas mauvais acteur et mauvais casting

Le souci ne vient pas forcément d’une personne mais du rôle inadapté qu’on lui attribue. Comme l’explique Olivier d’Herbemont dans « Intelligence collective », tous les projets d’entreprises rassemblent les héros typiques des histoires pour enfants. Qui sont elles-mêmes toujours bâties sur le même modèle. Quels que soient les époques ou les pays :

Il y a un Roi (le décideur sponsor du projet), qui confie à un chevalier (le chef de projet interne) la mission de faire disparaître un méchant (le problème à résoudre) qui menace le royaume (l’entreprise à équiper). Pour cela le gentil chevalier obtient l’aide d’un sorcier (l’expert intégrateur) qui lui fournit l’épée magique (l’outil CRM paramétrable) et lui apprend à s’en servir.

Chacun a son rôle et les mélanges de genres font les mauvaises histoires…

Par exemple quand un sponsor grille sa crédibilité en voulant devenir l’expert de l’outil CRM qu’il croit maîtriser alors qu’il l’a juste utilisé en tant que commercial dans une vie antérieure. Au lieu de demander à l’intégrateur le « pourquoi », il prétend indiquer « le comment ». Un peu comme si un voyageur, au lieu d’indiquer au pilote sa destination, prétendait piloter l’avion au prétexte qu’il a déjà beaucoup voyagé. …  Un autre rôle plus crucial attend le sponsor.

Le rôle du sponsor

Le paradoxe du CRM est qu’il est un formidable outil collectif et à long terme, à l’époque de l’individualisme et de l’immédiateté. Chacun y saisit des informations qui seront précieuses au groupe, un jour… Mais donc pas forcément à lui-même et pas forcément tout de suite.

Le CRM est donc un outil de générosité et son succès, le creuset et l’aboutissement d’un bon esprit d’équipe.

Un projet CRM est aussi un projet structurant, qui impose de changer des habitudes de travail. Et cela n’est jamais confortable, c’est exigeant. Cela demande donc au sponsor de l’énergie, de la force de conviction mais aussi parfois un peu d’autorité. Ce genre de projet est donc un défi pour un manager du XXIème siècle dont l’autorité n’est plus la valeur phare. Et qui parfois a peur de ses équipes.

L’adage militaire suivant donne alors la solution aux managers timorés : « Quand le chef ralentit les hommes s’arrêtent. Si le chef s’arrête, les hommes se couchent. Mais si le chef accélère, les hommes courent et le dépassent ».  A défaut d’autorité, le sponsor du projet CRM mettra donc en œuvre l’autre valeur clef du manager : l’exemple.

Pas besoin de devenir expert CRM pour le sponsor. Ni au-dessus ni au-dessous de son équipe, le directeur commercial doit juste savoir bien l’utiliser lui-même et pousser ses commerciaux à mettre là les informations qu’ils souhaitent partager avec lui.

La meilleure façon de tuer un projet CRM pour un Directeur commercial serait de dire : « moi, je n’aurai jamais le temps d’apprendre à me servir d’un tel outil et ce n’est pas mon rôle. Je demanderai juste à mon assistante de m’en sortir de temps en temps quelques données intéressantes ».  Nouveau coup de tampon sur le passeport vers l’échec !

Et si le chef de projet intégrateur est celui qui porte la responsabilité de l’échec in fine. Faut-il donc le changer ?

Le succès du projet dépend beaucoup de la qualité de l’interlocuteur chef de projet interne client. Mais même si l’intégrateur n’est pas à l’origine du problème, il est responsable professionnel par définition, ne serait-ce que par son devoir d’alerte, de conseil … ou de retrait.

En pratique, il est parfois préférable de procéder à un changement d’interlocuteur. Ce qui ne signifie pas forcément changer d’intégrateur mais au moins de personne. Dans une équipe renouvelée, certaines tensions vont s’apaiser, des choix être challengés différemment, la parole va se libérer.

D’une part, le remplacement de l’intervenant externe est le plus simple à tenter qu’un intervenant interne. D’autre part, une pression implicite utile va s’accentuer sur les intervenants internes ainsi que l’envie de réussir. On le comprend bien. Si un client « use » 2, voire 3 intégrateurs successifs, c’est que le souci vient plutôt de l’équipe interne. Qui aura d’ailleurs bien progressé à l’occasion de ses difficultés.

Marche à suivre pour relancer le projet

Après un audit rapide (cf. ci-dessous) pour préciser les raisons de l’enlisement du projet CRM, l’équipe projet proposera donc des méthodes de redynamisation du projet et des objectifs permettant une remobilisation des équipes. Dans les structures importantes la conduite du changement impose une méthode plus sophistiquée. Skama utilise la « méthode du projet latéral » dont son inventeur, Olivier d’Herbemont, a prouvé qu’un projet réussi imposait un ordre d’entrée en scène et un rôle précis pour chaque groupe.

matrice STRATEGIE PROJET LATéRAL avec itinéraire

L’audit comporte un questionnaire « musclé » avec des questions un peu directes, comme ci-dessous,

(…)
💡 Le management (jusqu’à la Direction) a-t-il suffisamment expliqué et promu l’usage du système ?
💡 Le projet a-t-il d’emblée été positionné comme « t-i-n-a » -(There Is No Alternative) ? Ou on contraire l’a-t-on timidement présenté comme un projet parmi d’autres voir un « test » ;  ce qui le condamnerait d’emblée ?
💡 Le management donne-t-il l’exemple ? l’utilise-t-il lui-même ? Les utilisateurs savent-ils par exemple que les données qu’ils saisissent font l’objet de Tableaux de bord, de rapports, régulièrement consultés par le management ? Ce dernier fait-il retour, par exemple via des commentaires Chatter, au sein de l’outil ?
💡 Comment les priorités fonctionnelles ont-elles été définies?
💡 Une analyse préalable du terrain selon la méthode du « projet latéral » a-t-elle été faite ? Quels groupes constituent des locomotives / les hésitants / les opposants, ? Pourquoi ? (Voir image ci-dessus)
💡 Considéré individuellement, un CRM est souvent assimilé à une contrainte. Quelle est l’ambiance de collaboration. Existe-t-il un esprit « d’équipe» ?
💡 Quels sont les indicateurs utilisés pour l’adoption ?
💡 Chatter est-il utilisé ?… Sur forums / Sur enregistrements ? Les managers sont-ils réactifs à montrer à un commercial qui pose une question par mail sur un dossier précis de passer plutôt par un fil chatter sur enregistrement ? Existe-t-il un groupe Chatter Idées- Questions CRM pour faire progresser l’outil et montrer à chacun qu’il contribue à son design ?
💡 Les réunions commerciales sont-elles organisées autour de l’outil avec usage successif de la souris par un commercial pour chaque réunion.
💡 Utilisation de fonctions à effet « Waouh » : Exemple : lien avec la messagerie ? Opérationnel ? => ex de KPI, combien d’activités de type d’historique d’E-mails importants sont stockés dans la CRM
💡 Quels sont les P.P.O. de l’outil pour chaque profil ?
💡 Qui est l’administrateur local ? Comment agit-il pour emporter l’adhésion. Quel % de son temps est affecté au projet. Est-il légitime par rapport au métier (expérience commerciale ?)
💡 Les assistantes saisissent-elles les données à la place les commerciaux ?
💡 Comment les commerciaux ont-ils été impliqués dans le projet ? Qui était leur représentant pour l’AMOA ? Qui est leur porte-parole dans l’équipe projet CRM (si elle existe ?)
💡 A quoi le CRM est-il connecté (back-office comptable ? production ? autre ? ). Ces passerelles sont-elles opérationnelles et fiables pour rassurer sur la validité des données affichées dans le CRM et déclencher la confiance des utilisateurs qui les exploitent ?
💡 etc. (le diagnostic comporte près de 150 questions triées par département et process).

Et certaines aboutissent à des réponses ou suggestions inattendues 😉.
Exemple : Au-delà des principes connus de Gamification de l’apprentissage, Skama a suggéré à l’un de ses clients une démarche originale de récompense à l’adoption de l’outil.
💡 Il se trouve que simultanément à la formation sur l’outil CRM l’un de nos clients réfléchissait à l’équilibre du nombre de jours de présentiel versus home office.
Au-delà du quota réglementaire de journées autorisées en home-office, cette PME envisageait d’accorder des journées supplémentaire sur divers critères spécifiques personnalisés (distance au domicile, nature des tâches, mérite, etc.). Le consultant Skama fit remarquer que la bonne maitrise d’un outil comme le CRM Salesforce renforçait la fluidité et le suivi à distance du travail des collaborateurs. Et qu’il serait donc logique d’introduire un coefficient prenant en compte la capacité objective et quantifiée du collaborateur à bien utiliser son CRM dans l’attribution des journées de home office. Le double résultat fut un regard nouveau sur l’aspect collaboratif de l’outil et une exceptionnelle motivation à réussir les quizz de la formation.
Et aucun salarié de l’équipe ne fut réticent, par la suite, à ce que la maitrise de l’outil CRM constitue l’un des critères du bilan annuel.

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En résumé…

Hésiter à utiliser un CRM pour un commercial, c’est comme hésiter à utiliser un tableur pour un financier, ou un traitement de texte pour une secrétaire. Cela revient à … changer de métier. Il n’y a pas de tabou à l’énoncer.

Les équipes qui disposent de Salesforce ont la chance d’être dotées de la Rolls-Royce des CRM. Les «commerciaux hésitants» doivent donc sortir de leur zone d’hésitation.

[1] Lors d’un audit, le consultant passa voir les commerciaux pour vérifier le bon fonctionnement de quelques fonctions-clefs. Notamment la passerelle Messagerie <=> CRM, fonction essentielle  pour l’adoption de l’outil. La réponse du premier commercialisateur rencontré, un embauché récent, ne l’étonna qu’à moitié : « Ha bon ?… Il existe une passerelle entre Salesforce et Outlook ?!… »

[2] On peut au pire soupçonner un syndrome d’indigestion : on a acheté et voulu déployer trop de fonctionnalités, trop vite. Ou bien le client a mal entendu et a confondu dans les arguments de vente « outil simple à utiliser » et « projet simple à déployer »… 😊